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Que peut-on faire pour diminuer le risque de chute?

Les chutes sont la première cause des hospitalisations chez les aînés. Et un aîné sur cinq qui subit une fracture de la hanche, après une chute, décède dans l’année suivante. Les chutes chez les aînés constituent un réel risque et peuvent générer de sérieux problèmes de santé compromettant leur mobilité, voire leur autonomie.

Pourquoi toutes ces chutes?

Les chutes sont plus fréquentes chez les aînés, notamment parce qu’en vieillissant, notre corps subit des changements, lesquels peuvent contribuer au risque de chuter.

Sur le plan physique, on peut ainsi observer une diminution : de l’endurance cardio-vasculaire et musculaire, des réflexes, de la flexibilité, de la masse musculaire, de l’équilibre et de la coordination. Sur le plan de la vision, outre une diminution du champ visuel qui pourrait affecter nos déplacements, on aura besoin d’un éclairage plus important pour arriver à bien fonctionner dans notre environnement et on sera plus sensible à l’éblouissement.

À cela peuvent s’ajouter certaines maladies ou troubles qui touchent différentes fonctions et une prise de médication qui peut parfois avoir un impact sur le niveau de vigilance.

Qu’est-ce qui devrait nous alerter?

Certains signes peuvent nous mettre la puce à l’oreille quant au risque de chute chez une personne aînée :

  • Devoir s’y prendre à quelques reprises pour arriver à se lever d’une chaise;
  • S’appuyer sur les meubles et les murs à la marche;
  • Présenter de l’essoufflement ou une fatigue inhabituelle;
  • Sentir une résistance au niveau des articulations lors des mouvements;
  • Ressentir une douleur inhabituelle ou une accentuation de la douleur;
  • Avoir peur de chuter;
  • Avoir des étourdissements et des pertes d’équilibre;
  • Ressentir une perte de sensibilité, des fourmillements ou des engourdissements des membres.

Par ailleurs, l’environnement physique à domicile pourrait aussi soulever des inquiétudes quant au risque de chute. Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)¹, plusieurs éléments dans l’aménagement du domicile peuvent représenter un risque de chute : la configuration de l’escalier, un éclairage faible, des équipements de salle de bain mal conçus ou non adaptés, un encombrement des lieux, des équipements et des accessoires non sécuritaires ou en mauvais état (escabeaux, rampes d’escalier, etc.).

Que peut-on faire pour éviter les chutes?

Rester actif, faire des exercices pour renforcer nos muscles et notre souplesse, notamment, et éviter de prendre des risques sont assurément des suggestions appropriées.

Le fait de maintenir une routine encourage à s’engager dans des activités et fait en sorte qu’on continue à bouger et à marcher (s’habiller, se coiffer, se faire à manger chaque jour, etc.).

Il est également important d’apprivoiser les changements dans la mobilité et d’apprendre à connaître ses limites. Par exemple, éviter de sortir à l’extérieur lorsque les conditions sont incertaines ou encore, être accompagné pour le faire. L’adaptation à ces changements est une clé de la prévention des chutes.

Par ailleurs, on doit être attentif à l’aménagement de notre environnement physique. Voici quelques éléments à observer ou à considérer pour agir en prévention des chutes. La bonne nouvelle est que ces éléments sont bien souvent faciles à modifier.

  • Plancher glissant, inégal, usé, etc.;
  • Tapis d’appoint qui glisse ou dans lequel on peut se barrer les pieds (à l’entrée, dans la salle de bain, etc.);
  • Encombrement ou espace insuffisant pour circuler aisément;
  • Fils électriques et fils de téléphone qui traînent;
  • Éclairage insuffisant, notamment dans les escaliers, les corridors et les pièces les plus fréquemment utilisées;
  • Présence de seuils surélevés entre les pièces;
  • Absence de main courante dans l’escalier;
  • Chaises, fauteuils et divans en mauvais état ou trop bas;
  • Difficulté à accéder aux éléments dont on a besoin régulièrement (ex: grille-pain sous le comptoir de cuisine et qu’on doit sortir chaque matin).

Certaines adaptations du domicile peuvent s’avérer une solution préventive relativement facile à mettre en place et qui ne nécessite pas toujours de modification majeure, tels que des barres d’appui, un banc de douche ou de bain, un tapis antidérapant dans le bain et à l’extérieur du bain, un siège de toilette surélevé, etc. Il est important de consulter un professionnel afin que ces équipements répondent bien à nos besoins et soient installés adéquatement.

Les aides à la marche sont également des options à envisager. L’utilisation d’une marchette ou d’une canne ne contribue pas à la perte de son autonomie. Au contraire, les aides à la marche peuvent contribuer à prévenir les chutes et à maintenir l’autonomie en autant qu’elles soient utilisées correctement et en fonction du besoin d’appui.

Enfin, le choix des chaussures est important. On doit opter pour des chaussures fermées qui tiennent bien dans les pieds et dont la longueur et la largeur sont bien ajustées aux pieds. Une semelle antidérapante est préférable, sauf si la personne soulève peu ses pieds à la marche.

Heureusement, avec un minimum de prudence et de sensibilisation, les gens arrivent habituellement à bien gérer ces changements qui surviennent avec l’âge. En terminant, agir pour prévenir les chutes, c’est d’abord accepter et s’adapter à notre condition! Et pourquoi pas ralentir un peu?

Ressources complémentaires : 

Guide de sécurité des aînés « Chez soi en toute sécurité ».
Questionnaire pour vérifier si vous êtes à risque de faire une chute.

Source : 
  1. INSPQ. (Juillet 2020). Logement de qualité. OPUS, numéro 3, p. 1-13. [En ligne]
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